Bon, il est minuit, dans 14H j’ai un entretien pour un master à Nantes. Les choix qui s’offrent à moi sont : se coucher pas fatigué et contempler le plafond en faisant « Mon Dieu mon dieu ! » ou écrire un truc histoire de passer le temps. Le choix est tout fait. C’est marrant j’étais plus stressé par le remplissage de la papyrasse pour ma candidature que par l’entretien. En même temps je suis un stresseur « lent ». Ce que je veux dire vois-tu, c’est que je stresse en gros 5 minutes avant
l’entretien / la date limite, pas avant. D’où mon étonnement quand il y a de cela deux ou trois semaines je ne dormais que cinq heures par nuit et je ne mangeais pratiquement plus. Quand je vois ça je suis content d’être lent à stresser en fait…
Bon mais venons en sujet qui m’intéresse, inspiré sans le vouloir par une rousse de mes connaissances qui m’a parlé de tout nos souvenirs au moment de nos retrouvailles après deux ans à pratiquement pas se voir en s’esquivant à l’étranger. En repartant de chez la demoiselle, j’ai cogité sur le chemin tout en marchant au travers d’Angers d’où la fête de la musique commençait à s’arrêter. Et à brasser les souvenirs, cela m’a d’abord apporté un sourire aux lèvres, et puis finalement un espèce de malaise. Ce qui m’a amené à la conclusion suivante : les souvenirs c’est de la merde !
Je ne sais pas si c’est dû à mon retour en France, avec ma « nouvelle sensibilité d’homme qui en a vu des choses », honnêtement ça m’étonnerais parce que d’abord je ne suis pas pédant à ce point, et qu’ensuite ce phénomène n’est pas nouveau. Il m’arrive de me remémorer certaines périodes, comme tout le monde, heureuses, moins heureuses. De celles qui vous donne envie de vous cogner le crâne contre
le mur jusqu’à ce qu’un des deux cède pour ne plus avoir à y penser, à celles qui vous disent « oh dis donc, qu’est-ce que c’était bien ».
Je suspecte aussi mon
cerveau d’être un fainéant chronique, car au final mes souvenirs d’avant la fac sont peu nombreux, d’avant le lycée
c’est encore pire. Dans un sens cela est peut être aussi dû à une espèce de défense de mon cerveau, comme une sécurité. Je sais par exemple qu’à une certaine période étendue sur plusieurs
mois j’ai passé pas mal de moments déplaisants. De cette période pourtant je n’ai en tout et pour tout que deux souvenirs. Ces souvenirs sont très précis et
bien imprégnés dans ma mémoire, mais en dehors de ces deux là je ne me souviens de rien d’autre. Rien.
Les souvenirs c’est de la merde, parce qu’au final qu’ils soient
bons ou non, dans les deux cas ils laissent chez moi comme un goût amer. Oui, même quand le souvenir est bon, car cette évènement est passé, était bien, et n’arrivera plus jamais. Ce moment ne peut être récréé, la spontanéité, le décor
et les acteurs ne pourront plus jamais être retrouvé. Au pire on peut faire un « remake » qui laisse une impression de travail inachevé, de tentative laborieuse de refaire ce qui était alors venu naturellement. Et puis il y a les souvenirs qui sont un substitut, un reliquat de l’émotion du moment.
J’ai une citation, qui est la citation que j’aime, et celle que j’ai toujours affectionné car avec le
temps la compréhension que j’en ai n’a cessé d’évoluer. Cette citation a
toujours eu un écho différent sur ma vie en fonction des éléments qui l’ont formée, ce qui fait que je ne sais pas si je percerai un jour la signification qui me corresponde.
« Il faut vivre et fuir les souvenirs pour que la douleur à nouveau ne nous déchire… pour que le cœur cesse enfin de crier… cela fut… cela fut et s’est envolé ! »
Aleksandr Vertinsky
Oui c’était mon petit côté désespéré de la vie qui écrivait ce soir. Je rajouterai des jolis images qui font rire plus tard, là il est 1h15, j’vais m’coucher !